Plan prévention bruit
La directive européenne 2002/49/CE, relative à l’évaluation et à la gestion du bruit dans l’environnement, a été transposée en droit français dans le Code de l’environnement (articles L572-1 à L572-11 et R572-1 à R572-11). Elle impose aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de plus de 100 000 habitants d’élaborer :
Des cartes stratégiques du bruit, qui identifient les zones les plus exposées aux nuisances sonores.
Des Plans de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE), qui définissent les actions à mener pour prévenir ou réduire ces nuisances.
La Communauté d’agglomération Paris - Vallée de la Marne est concernée par cette obligation et a adopté son PPBE 2024-2028 lors du Conseil communautaire du 13 février 2025.
1. L’environnement sonore en bref
Le bruit est un ensemble de sons perçus par l’oreille, générés par des vibrations de l’air plus ou moins irrégulières. Il est ressenti différemment selon les personnes. Un son devient un bruit gênant lorsqu’il provoque une sensation désagréable ou présente un risque pour la santé.
L’intensité sonore se mesure en décibels (dB). Cette échelle est logarithmique : une augmentation de 3 dB double l’intensité sonore perçue.
La propagation du bruit dépend de plusieurs facteurs : la structure des bâtiments, les conditions météorologiques et la direction du vent.
Pour en savoir plus, consultez le site bruit.fr, la plateforme du Centre d’information et de documentation sur le bruit.
Le bruit fait partie des principales nuisances ressenties au quotidien. Selon une enquête menée en 2017 par le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (CRÉDOC) et Bruitparif, 54 % des Franciliens se déclaraient gênés par le bruit chez eux.
Une exposition prolongée au bruit peut avoir des effets significatifs sur la santé :
Sur l’audition : au-delà de 130 dB(A), les bruits très forts peuvent endommager l’oreille interne et provoquer des troubles comme les acouphènes (bourdonnements) ou l’hyperacousie (sensibilité accrue au bruit).
Sur le sommeil et la santé physique : une exposition continue à 85 dB(A) peut perturber le sommeil, augmenter la tension artérielle et accroître les risques de maladies cardiovasculaires.
Sur la santé mentale : les bruits de circulation augmentent le stress et peuvent avoir des effets négatifs sur le bien-être psychologique à long terme.
La pollution sonore a également des coûts économiques importants : elle peut réduire la valeur des logements, nuire à la productivité et engendrer des troubles de l’apprentissage. Selon une étude de Bruitparif (2021), 86 % des coûts sociaux des transports sont liés aux effets du bruit.
Un Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) est un document établi par les collectivités et gestionnaires d’infrastructures de transport pour limiter l’impact du bruit. Il est issu de la directive européenne 2002/49/CE, visant à prévenir et à réduire l’exposition au bruit dans l’environnement. Il comprend notamment :
Une analyse de l’environnement sonore et des règles en vigueur.
Un diagnostic du bruit sur le territoire.
Un bilan des actions menées au cours des 10 dernières années.
Des objectifs et un plan d’actions concrets pour les 5 années à venir.
Le PPBE traite exclusivement des bruits liés :
Aux infrastructures routières (trafic automobile) ;
Aux infrastructures ferroviaires (trains) ;
Aux infrastructures aéroportuaires (avions) ;
Aux industries classées pour la protection de l’environnement, soumises à autorisation (ICPE-A).
Ne sont pas pris en compte dans le PPBE : les bruits de voisinage, les bruits au travail, les bruits dans les transports en commun, et les bruits liés aux activités militaires, qui relèvent d’autres réglementations spécifiques.
2. Le PPBE 2024-2028 de Paris - Vallée de la Marne
L’association Bruitparif a réalisé les cartes de bruit stratégiques nécessaires à l’élaboration du PPBE. Ces cartographies, validées par le Conseil communautaire du 29 février 2024, offrent une représentation détaillée de l’exposition au bruit des populations.
Le projet de PPBE a été validé par le Conseil communautaire du 27 juin 2024.
Ce projet a ensuite été soumis au public du 2 septembre au 2 novembre 2024, recueillant plus de 40 contributions.
La version finale du PPBE a été adoptée à l’unanimité par le Conseil Communautaire du 13 février 2025.
Les cartes de bruit permettent de visualiser l’exposition sonore en fonction des sources de bruit et des seuils réglementaires. Plusieurs types de cartes peuvent être générés selon :
Le mode de transport (routier, ferroviaire, aéroportuaire, cumul des transports) ;
L’indicateur de bruit utilisé ;
L’information représentée (répartition spatiale ou zones de dépassement des seuils).
L’exposition de la population est exprimée selon deux indices européens :
Lden : mesure le bruit sur 24 heures (journée, soirée, nuit).
Ln : mesure spécifiquement le bruit nocturne, associé aux troubles du sommeil.
Le PPBE définit des objectifs clairs pour :
Prévenir ou réduire le bruit dans l’environnement ;
Préserver les zones calmes ;
Mieux intégrer l’enjeu du bruit dans l’urbanisme et l’aménagement ;
Informer et sensibiliser à l’environnement sonore.
Le plan d’actions est organisé autour de ces 4 axes et de 17 actions.
Le bilan du PPBE est à réaliser tous les 5 ans.
Un suivi annuel est assuré par la Communauté d’agglomération et Bruitparif. L’état d’avancement des actions est présenté régulièrement aux instances concernées afin d’assurer un suivi transparent avec les partenaires et les acteurs locaux.
3. La boîte à outils de l’environnement sonore
D’après un sondage de l’Institut français d’opinion publique (IFOP) réalisé en 2022, 69 % des Français se déclaraient « agressé » par le bruit à leur domicile. Il existe plusieurs recommandations pour protéger son logement de ces nuisances.
Le bruit se transmet soit directement par les parois séparatives du logement (murs, planchers, plafonds), soit indirectement par les parois latérales. Voici quelques solutions pour améliorer l’isolation acoustique.
Renforcer l’isolation des ouvertures
L’isolation thermique et l’isolation acoustique doivent être traitées simultanément. Le bruit s’infiltre souvent par les passages d’air, notamment autour des fenêtres, des portes et des volets. Pour limiter cette intrusion :
Assurez-vous d’avoir des joints d’étanchéité de qualité sur vos menuiseries.
Optez pour du double ou triple vitrage, plus efficace contre les bruits extérieurs.
Améliorer l’isolation des plafonds et planchers
Pour améliorer l’isolation acoustique des sols et plafonds, des travaux sur une épaisseur de 3 à 4 cm sont souvent nécessaires. Deux systèmes sont particulièrement efficaces :
Installer une ossature métallique fixée au mur sans contact direct avec le plafond ou suspendue par des supports anti-vibratiles.
Poser un parement en plaques de plâtre sur cette ossature métallique pour limiter la propagation du bruit.
Traiter l’isolation de la toiture
Pour une maison individuelle, l’isolation de la toiture est essentielle. Plus l’isolant est à la fois souple et dense, plus il est efficace. Parmi les matériaux recommandés :
La laine de verre
La laine de roche
La ouate de cellulose
Agir sur l’environnement extérieur
Des solutions peuvent aussi être mises en place à l’extérieur pour limiter les nuisances :
Panneaux phoniques ou acoustiques : ils se fixent en façade pour doubler les murs ou servent de palissade pour bloquer les bruits de la route.
Écrans verts : associés à des matériaux isolants comme la laine minérale ou le bois, ils absorbent une partie des sons.
Murs en briques creuses alvéolaires : ils permettent de limiter la propagation des ondes sonores.
Faire appel à des professionnels
Pour des travaux efficaces et de qualité, contactez des professionnels labellisés « Reconnu Garant de l’Environnement » (RGE). Ces experts peuvent vous conseiller et réaliser vos travaux d’isolation acoustique.
Où les trouver ? Consultez l’annuaire des professionnels RGE et des architectes proches de chez vous.
Pour mieux définir vos objectifs, vous pouvez faire appel à un acousticien afin de réaliser un diagnostic sonore.
Pour un accompagnement sur les plans techniques, administratifs et financiers de vos travaux d’isolation, contactez le Service Unique de la Rénovation Énergétique de Paris - Vallée de la Marne au 01 60 37 23 56 ou à sure@agglo-pvm.fr
Le guide « Isoler son logement du bruit » peut également vous aider dans vos démarches d’isolation.
L’Agence nationale de l’habitat (Anah) accorde des aides financières en fonction d’un niveau minimal de qualité des travaux. Ces aides peuvent couvrir :
Des travaux d’isolation acoustique des sols, plafonds et murs extérieurs ou intérieurs (entre logements ou entre logements et parties communes).
La pose de nouvelles fenêtres ou leur remplacement, si ces travaux améliorent l’isolation thermique ou acoustique, dans le respect des normes en vigueur.
Permanences de l’Agence Départementale d’Information sur le Logement de Seine-et-Marne (ADIL 77) :
À Chelles : Tous les vendredis du mois (sauf le 5ᵉ), de 9h30 à 11h30 (sur rendez-vous), à la Maison de la Justice et du Droit, 69 rue du Tir ou 16 rue de l’Ormeteau. Contact : 01 72 84 62 85
À Lognes : Les 2ᵉ et 4ᵉ lundis du mois, de 9h30 à 12h (sur rendez-vous), à la Maison Intercommunale de Justice et du Droit, 4 rue Sainte Claire Deville. Contact : 01 60 95 16 90
À Pontault-Combault : Tous les lundis (sauf le 5ᵉ du mois), de 14h à 17h (sur rendez-vous), à la Maison de Justice et du Droit, 107 avenue de la République. Contact : 01 60 37 27 60
Veiller aux survols aériens
Développé par le groupe Aéroports de Paris, l’outil « VITRAIL » permet de visualiser le trafic aérien en Île-de-France et les mesures de bruit associées, avec un décalage d’environ 30 minutes pour des raisons de sécurité. Il offre un premier niveau d’information sur les survols d’avions au départ ou à l’arrivée des aéroports de Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget. En cliquant sur un avion, vous pouvez accéder aux informations du vol ainsi qu’aux mesures de bruit enregistrées par les stations fixes situées dans les axes de pistes. En savoir plus
L’association Bruitparif propose également la plateforme « SURVOL », observatoire indépendant du bruit lié au trafic aérien autour des trois grandes plateformes aéroportuaires franciliennes. En savoir plus
Il existe également une cartographie, mise au point par l’association Bruitparif et Airparif, qui informe sur la coexposition air-bruit, partout en Île-de-France. En savoir plus
Les mesures et études conduites sur le territoire
La plupart des mesures et études conduites par Bruitparif ou des acteurs publics sur le territoire, sont consultables et téléchargeables.
« Rumeur » : Le réseau de mesure de l’environnement sonore en Île-de-France permet d’accéder à l’ensemble des mesures de bruit réalisées par Bruitparif, que ce soient les données collectées par les stations permanentes du réseau, ou celles des campagnes de mesure effectuées au cours des 15 dernières années : https://rumeur.bruitparif.fr/
L’observatoire de l’environnement sonore le long du réseau SNCF en Île-de-France donne accès à plus de 20 mesures réalisées sur le territoire le long du réseau ferroviaire, que ce soit par des prestataires de SNCF Réseau (mesures de courte durée, généralement sur 24 heures) ou par Bruitparif (campagnes de mesures allant d’une semaine à mois et exploitation de stations permanentes) : http://reseau.sncf.bruitparif.fr
L’observatoire des chantiers du Grand Paris Express est un réseau expérimental de mesure et d’information en matière de bruit dans certains chantiers en cours de construction du Grand Paris Express, dont ceux de Champs-sur-Marne et Chelles : https://chantiers.sgp.bruitparif.fr/