La loi de Finances 2025 du gouvernement Bayrou, adoptée sans vote grâce à l’article 49-3 de la Constitution, entraîne un préjudice de 6,4 millions d’euros pour le budget de Paris - Vallée de la Marne. Il s’agit d’une “agression sans précédent à l’encontre des collectivités territoriales en général, et notre agglomération en particulier”, a dénoncé Guillaume Le Lay-Felzine, président de Paris - Vallée de la Marne. Si les contraintes budgétaires s’exercent depuis 10 ans à mesure que les dotations de l’État s’étiolent (- 65% depuis 2014), elles ont été, chaque fois, compensées par une gestion saine et toujours plus rigoureuse des finances locales
RACKET SUR LES FINANCES LOCALES
“Baisse amplifiée des dotations, hausse de nos contributions, prélèvement inédit et scandaleux de 2,1 millions d’euros sur nos recettes de fonctionnement… Même avec une gestion budgétaire saine et rigoureuse, nous avons dû, pour voter un budget en équilibre, prendre des décisions difficiles et contraintes qui auront des conséquences concrètes sur la vie quotidienne des habitants”, fustigeait-il.
Mais alors que les élus ont tenu à maintenir inchangée la fiscalité pesant sur les ménages, ainsi que le coût des services aux habitants, ces pertes financières auront, cette année, des conséquences réelles sur le niveau de service offert aux habitants.
Une coupe budgétaire de 500 000 € a été indispensable pour équilibrer le budget 2025. Ces efforts importants sur le budget consacré aux dépenses de personnel nécessiteront de ne plus remplacer systématiquement des agents absents pour maladie, en arrêt longue durée ou partant en retraite. Cela pourrait entraîner des fermetures ponctuelles d’équipements et une dégradation des services à la population même si tout sera mis en œuvre pour assurer la continuité du service public.
Par mesure d’économies, des fermetures ponctuelles de 4 piscines sont prévus les jours fériés et pendant les vacances scolaires. Cet été, les piscines à Émerainville et à Vaires-sur-Marne seront exceptionnellement fermées un mois en alternance.
La première mesure effective a été prise par les élus dès novembre, avec l’annulation de l’édition 2025 d’Oxy’Trail (environ 450 000 € économisés). Cette course emblématique du territoire rassemblait des milliers de coureurs et de visiteurs sur un week-end, depuis 10 ans.
Voulue comme l’héritage des Jeux Olympiques et Paralympique de Paris 2024, la Journée Olympique de Paris - Vallée de la Marne ne sera pas reconduite en 2025 pour le grand public (environ 183 000 € économisés).
Dans les médiathèques, la diminution des montants alloués au renouvellement des collections génèrera une économie de 45 000 €. Cette décision se traduira par la baisse d’achats de DVD, la fin d’achats de CD et la diminution des abonnements aux titres de presse écrite. La programmation d’animations proposée au public sera également réduite.
Sans menacer la survie du tissu associatif local, les montants attribués aux associations ont dû être revus à la baisse. L'enveloppe globale des subventions a diminué d’environ 200 000 €.
Située entre le parc de Noisiel et le stade nautique Olympique de Vaires-sur-Marne, la passerelle flottante ne sera pas réinstallée au printemps, générant une économie de 72 000 €.
DES INVESTISSEMENTS PRÉSERVÉS
Pour autant, grâce à “une situation financière saine” et à “l’engagement et le professionnalisme de ses agents”, le président a assuré que “l’Agglomération poursuivra ses travaux d’investissement en cours pour améliorer le cadre de vie des habitants”. Plus d'infos
"Malgré un budget fortement contraint, l'Agglomération tient son engagement de ne pas créer une nouvelle fiscalité pour les ménages et de ne pas augmenter les tarifs des services aux usagers."
Chiffres à retenir du budget 2025
• Voté en équilibre à 215,6 M€, dont 153,4 M€ en fonctionnement, et 62,2 M€ en investissement
• 65% de baisse des dotations de l’État depuis 2014
• 22% de baisse de la compensation à la suppression de la taxe professionnelle
• Près de 2 M€ de ressources perdues chaque année : alors qu'elle percevait des recettes d'un fonds de péréquation jusqu'en 2021, l'agglomération est considérée comme une collectivité "riche" et est devenue contributrice de ce fonds par un prélèvement sur ses recettes.
• 2,1 M€ PONCTIONNÉS PAR L’ÉTAT EN 2025 : La loi de finances pour 2025 a instauré un nouveau prélèvement afin de résorber le déficit public de la France, le DILICO (Dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités territoriales). Pour l'Agglomération, cela représente un effort inédit et brutal ! Ainsi, en 2025, elle doit céder 2,1 M€ de ses recettes fiscales à l'État. Un effort appelé à être reconduit dans les années à venir.